La Phytothérapie chinoise
La phytothérapie chinoise, aussi appelée Pharmacopée chinoise, fait partie des piliers fondateurs de la médecine chinoise, au même titre que l’acupuncture, le tuina, le qigong et la diététique. Elle utilise des plantes et autres substances rencontrées dans la nature, pour traiter et prévenir des maladies. Elle s’ancre dans une tradition vieille de plus de 2500 ans et n’a cessé d’évoluer au fils des siècles. Elle est considérée comme la branche majeure de la médecine chinoise et joue un rôle essentiel, au côté de la médecine allopathique, dans le système de santé chinois.
C’est une étude approfondie des plantes chinoises, de leurs interactions et de leurs prescriptions. Les formules sont modifiées pour cibler précisément une pathologie en vue de rétablir l’équilibre. Lors de l’étude de cette discipline, la connaissance de plus de 500 plantes chinoises et l’étude de plus de 400 formules sont requises. Puis il faut étudier la modification des ces formules en fonction de la pathologie rencontrée et du diagnostic différentiel.
La prescription de phytothérapie peut se décliner sous diverses formes comme: la décoction, l’infusion, les pâtes au miel, les poudres, les poudres concentrées (CP), les cataplasmes, les huiles , les onguents, les alcoolatures,…
Le Shen Nong Ben Cao Jing 神农本草经 (Classique de la matière médicale de Shen Nong) écrit sous la dynastie des Han, entre 200 av. JC et 200 ap. JC, est le premier ouvrage à avoir compilé ces plantes. Il comporte 356 plantes pour lesquelles il a été décrit les natures, actions et indications. Parmi ces produits, on trouve essentiellement des produits végétaux, parfois des produits minéraux et très rarement des produits animaux. Au fil des siècles, la phytothérapie chinoise s’est largement étoffée. On peut compter actuellement plus de 9’000 produits et plus de 100’000 formules référencées.
Des ouvrages tels que le Shang Han Lun 伤寒论 (Traité des attaques du froid) et le Jin Gui Yao Lüe 金贵要略 (Prescriptions essentielles du coffre d’or), écrit par Zhang Zhong Jing sous la dynastie des Han, comptent à eux seuls près de 400 formules, ainsi qu’une méthode diagnostique extrêmement élaborée. On peut sans nul doute dire que le diagnostic différentiel en médecine chinoise puise sa principale inspiration dans ces deux ouvrages de référence. L’étude de la phytothérapie chinoise nous donne une vue d’ensemble sur les pathologies et permet de combler certaine lacune diagnostic que l’on peut rencontrer dans la pratique de la médecine chinoise.
Ignacio Lamas